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Téléphoner #18 - Emilie Zoé (Musikerin) & Andreas Schärer (Musiker)

Date: 3. Dezember 2020

Time: 11.30


Was macht Corona mit der Kreativität?

Emilie war am Anfang einer Tour Periode mit ihren Seitenprojekten (Ciné-Concert), als der Lockdown anfing. Diese Tour wurde relativ schnell in den September verlegt. Im Sommer wären grössere Festivals in Deutschland und Frankreich geplant gewesen sowie die Aufnahmen ihres neuen Albums. Alles wurde natürlich abgesagt und sie hatte nicht wirklich die Möglichkeit zu Hause zu arbeiten. Im September - die einzige Zeit in diesem Jahr, wo Konzerte gespielt werden konnten - war es “hyper-bizarre”! Die Leute sind immer gleich nach den Konzerten gegangen, es gab kein Austausch. Nun ist der Plan für den Winter das Album aufzunehmen. Es gibt zwar viel mehr Zeit für die Kunst, aber es ist eine seltsame Zeit: es ist sehr viel schwerer mit der Kreativität und dem Flow. Der soziale Aspekt in der Kreativität ist sehr wichtig.


Bei der Musik, die Andreas bisher komponiert hat, waren Lyrics und die Verarbeitung von gesellschaftlichen Themen nie im Zentrum. Im Jahr 2015, kurz bevor Donald Trump zum Präsidenten gewählt wurde, hatte er eine grosse Veröffentlichung mit dem Titel “The Big Wig”. Per Zufall hatte dies dann eben doch eine Verbindung zur aktuellen Situation. 2018 hat er eine neue Produktion gestartet und sich dieses Mal sehr intensiv mit sehr persönlichen Themen und den Texten auseinandergesetzt. Der Release war auf März 2020 angesetzt und der Titel des Releases war “The waves are rising, dear”. Eine Woche nach dem Release folgte der Lockdown. Ein grosser Schock. Es waren 40-50 Shows im Frühjahr und Sommer geplant gewesen, unter anderem die Woche nach dem Release sogar in der Elbphilharmonie in Hamburg. Es fühlte sich an, als ob ihm eine grosse Tür ins Gesicht geschlagen wurde. Die ersten Wochen war Andreas vor allem deprimiert und wütend. Einige Zeit später ist es ihm aber dann gelungen loszulassen. Die Inspiration ist im Moment nicht sehr gross, aber das ist nach all diesen Jahren reisen, komponieren und unterwegs sein auch mal erfrischend. Endlich mal den Kopf frei haben. Das Klischée zurzeit ist, dass man als Künstler*in ja sehr viel Zeit hat um zu kreieren, aber in Wahrheit ist das für viele die uninspirierendste Zeit ihres Lebens.


Es ist nicht die Aufgabe der Künstler*innen die Welt zu retten

Es ist sehr wichtig über neue Formen nachzudenken. Beide Andreas und Emilie machen das bereits sehr lange, aber es ist nicht jetzt die Aufgabe der Künstler*innen alles neu zu denken. Diese beschäftigen sich bereits mit vielen anderen Themen. Wenn diese Situation die nächsten zehn Jahr andauert, dann muss sicher etwas passieren, aber vielleicht müssen wir auch einfach mal für die nächsten ein bis zwei Jahre denken. Streaming-Konzerte fühlen sich wie eine Beschäftigungstherapie an, meint Andreas. Überspitzt gesagt: man organisiert ein super intimes Candlelight dinner, muss aber 10 Meter voneinander entfernt sein. Emilie hat sich von Anfang an gegen Streaming Konzerte entschieden. Sie postet grundsätzlich nur etwas auf ihren Kanälen, wenn sie auch etwas zu sagen hat und so hätte sich das Streaming nicht richtig angefühlt. Es ist im Moment eher Zeit, um sich auf Projekte zu fokussieren, die einem Energie geben. Es ist nicht die Aufgabe der Künstler*innen alles neu zu erfinden.


Support your locals

Beide haben in ihren Kantonen finanzielle Unterstützung erhalten. Es ist aber ein grosser Aufwand. Beide meinen, dass es mit ihrer jetzigen Situation bis im Frühling / Sommer 2021 irgendwie machbar sein sollte. Wenn es aber noch länger andauert, wird es schwierig. SONART war eine super wichtige Unterstützung für die Musikszene in dieser Zeit, meint Andreas. Es ist aber sehr eindrücklich zu sehen, wie wenig Gewicht unsere Lobby hat im Vergleich zu Gastro Suisse. Emilie war in einem sehr engen Austausch mit ihrem Label Hummus Records, was ihr sehr geholfen hat. Die Stadt Lausanne hat ebenfalls sehr transparent und regelmässig kommuniziert.


Il faut rêver - was wünscht ihr euch für das nächste Jahr und die Zukunft?

Emilie: “Ich möchte Leute wieder umarmen! Und wieder spielen können.”

Der Klimawandel ist ebenfalls eine wichtige Thematik, die sie seit 15 Jahren beschäftigt und hofft, dass wir als Gesellschaft durch die Krise irgendwo landen, wo diese Sachen im Kollektiv be- und verhandelt werden können. “The more we are connected, the stronger we can change direction”.


Andreas: “Ich hoffe, dass wir gewisse Ängste, die durch die Pandemie ausgelöst wurden wieder loslassen können - denn sie trennen die Leute und die Gesellschaft! Wir müssen die Ängste wieder auf ein gesundes Level bringen.” Auch ihn hat die Pandemie stark zum Denken angestossen in Bezug auf die Lebensweise als Künstler*innen, die viel reisen und unterwegs sind. Wir müssen auf unsere Umwelt achtgeben und nicht mehr einfach im “Auto-Pilot” funktionieren.





FRANÇAIS


Quels sont les impacts du Corona sur votre créativité ?

Emilie était au début d'une période de tournée avec ses projets parallèles (Ciné-Concert) lorsque le lockdown a été déclaré. Ils ont toutefois pu présenter brièvement le projet jusqu'en septembre. En été, Emilie aurait eu des festivals importants en Allemagne et en France ainsi que l’enregistrement de son nouvel album. Tout a été annulé. Elle n'a pas vraiment eu la possibilité de travailler à la maison. Quand septembre est arrivé - la seule fois cette année où des concerts ont pu être donnés “C'était hyper-bizarre ! Les gens partaient toujours juste après les concerts, il n'y avait pas d'échange”. Elle a prévu d'enregistrer l'album cet hiver. Il y a beaucoup plus de temps pour l'art, mais c'est une époque étrange : elle trouve que le processus créatif est plus difficile à exprimer, la fluidité habituelle des échanges est devenue très complexe et impacte l'aspect social de la créativité, qui est une partie importante du processus de création et de production.


Dans la musique qu'Andreas a composée jusqu'à présent, les paroles et le traitement des questions sociales n'ont jamais occupé une place centrale. En 2015, juste avant que Donald Trump ne soit élu président, il a fait paraître un album intitulé "The Big Wig". Par coïncidence, il se trouve que cela a un lien avec la situation actuelle. En 2018, il a commencé une nouvelle production et cette fois-ci, il a traité très intensément de sujets très personnels. La sortie était prévue pour mars 2020 et le titre de l’album était "The waves are rising, dear”. Une semaine après la sortie, le lockdown a suivi. Un choc énorme. Andréas avait 40 à 50 spectacles prévus pour le printemps et l'été pour la sortie de l’album, entre autres une semaine de concerts à l'Elbphilharmonie de Hambourg. C'était comme si on lui claquait violemment la porte au nez. Les premières semaines, il était simplement déprimé et en colère. Il lui a fallu du temps pour lâcher prise. Il n' a pas beaucoup d'inspiration en ce moment. Un point positif toutefois, après toutes ces années de composition et de tournées “C'est rafraîchissant de s’arrêter, pour retrouver de l’espace et mettre ses idées au clair. Le cliché actuel est qu'en tant qu'artiste, vous avez beaucoup de temps pour créer, mais en réalité, pour beaucoup, cette période est sans doute le moment le moins inspirant de leur vie”.


Ce n'est pas la tâche de l'artiste de sauver le monde.

Il est très important de réfléchir à de nouvelles formes. Andreas et Emilie toutefois le font tous deux depuis longtemps. Ils l’affirment comme beaucoup d’autres “Ce n'est pas aux artistes de tout réinventer”. Ils traitent déjà de nombreux sujets et sont déjà naturellement innovants dans leur pratique. Si cette situation se prolonge pendant les dix prochaines années, il faut bien sûr que quelque chose se passe. Cela demande une réflexion conséquente qui prendra plusieurs années. “Les concerts en streaming ressemblent à de l'ergothérapie”, dit Andreas “Métaphoriquement : vous organisez un dîner romantique aux chandelles super intime, mais devez être à 10 m l'un de l'autre”. Dès le début, Emilie a décidé de ne pas diffuser ses concerts en streaming. Elle ne poste sur ses réseaux sociaux que lorsqu'elle a quelque chose à dire et cela ne lui aurait pas semblé juste, authentique. C'est plutôt pour elle le moment de se concentrer sur des projets qui donnent de l'énergie. Elle insiste : “Ce n'est pas le travail des artistes de tout réinventer”.


Soutenez vos sections locales

Tous deux ont reçu un soutien financier dans leur canton. Mais les demandes leur ont demandé beaucoup de travail. Tous deux pensent qu'avec leur situation actuelle, cela devrait être possible d'une manière ou d'une autre d’être soutenu jusqu'au printemps / été 2021. Mais si la situation perdure, ce sera difficile. “SONART a été un soutien très important pour la scène musicale pendant cette période” dit Andreas “Il est très inquiétant de voir à quel point notre lobby est peu important par rapport à Gastro Suisse”. Emilie a eu un échange très étroit avec son label Hummus Records, ce qui l'a beaucoup aidée. La ville de Lausanne a également communiqué de manière très transparente et régulière.


Il faut continuer à rêver - que souhaitez-vous pour l'année prochaine et l'avenir ?

Emilie : "Je veux à nouveau embrasser les gens ! Et être capable de jouer à nouveau".

Le changement climatique est également une question importante à laquelle elle pense depuis 15 ans, et elle espère que la crise nous mènera, en tant que société, à une prise de conscience où ces questions pourront être traitées collectivement. "Plus nous sommes connectés, plus nous pouvons changer de direction".


Andreas : "J'espère que nous pourrons laisser tomber certaines peurs qui ont été déclenchées par la pandémie, elles divisent les gens et la société ! Nous devons apprendre à gérer nos craintes". La pandémie l’a aussi fait beaucoup réfléchir au mode de vie des artistes qui comportent de nombreux déplacements. Nous devons prendre soin de notre environnement et ne plus nous contenter de fonctionner en "pilote automatique".


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